Faisons la lumière sur le métier de préparateur mental

Le métier de préparateur mental est une chose. La représentation qu’on en a en est une autre. On vous dira sûrement que travailler son mental est indispensable. Et c’est vrai ! Mais vous a-t-on vraiment dit que ça devait forcément se faire avec un préparateur mental ? Voici quelques éclairages personnels sur la question.

Coach mental, préparateur mental, c’est un petit peu pareil, non ?

« Donc toi, tu es coach mental, c’est ça ?”. Combien de fois ai-je entendu cette question, et toutes ses variantes. Déjà, je ne suis pas « coach », car j’ai du mal avec ce mot. C’est évidemment un point de vue personnel, mais je trouve que ça fait un peu « donneur de leçon ». Et pourtant, les définitions de ce mot anglais (en plus, c’est en anglais donc ça fait bien) dans le dictionnaire ou sur la toile sont assez flatteuses ! Il n’empêche que je n’aime pas. Comme je suis un brin timide, je réponds du bout des lèvres « oui, enfin, préparateur mental ». Souvent, j’observe un silence d’environ une seconde, avant d’entendre « c’est pareil, non ? ».

Je n’aime pas non plus être appelé « préparateur mental », et voilà plusieurs années que je suis à la recherche d’une appellation qui me corresponde. L’avenir m’apportera sûrement une solution, faisons-lui confiance. Partons en tout cas de ce principe : je suis préparateur mental. Mais c’est quoi au juste ce métier ? Psychologue ? Thérapeute ? Vendeur de rêve ? Chacun a son idée sur ce que peut être un « coach mental », ou un « préparateur mental », parce qu’on imagine bien la dimension psychologique de la chose. En fait, tout le monde a au moins une petite idée, mais combien sont ceux qui savent à quoi on sert ?

Préparateur mental, électricien du cerveau ?

Famille, proches, amis, collègues parfois, parents d’école, pouvez-vous seulement imaginer le nombre d’heures que j’ai passées à expliquer ce que je faisais, à me détacher de l’image des psychologues, à insister sur le fait que « mes » sportifs allaient tous bien ? Les gens s’imaginent qu’on va pouvoir rentrer dans leur cerveau avec des pinces et des tournevis, faire quelques modifications, et ressortir avec un grand sourire. Ne pas être psychologue, ou thérapeute, ne signifie pas qu’on ne s’intéresse pas à ces sujets. Nous avons des méthodes, des outils en commun, tous tirés du monde de la communication. C’est notamment le cas de la PNL ou de l’hypnose. Oui, on a bien quelques connaissances en électricité, mais de là à refaire tout le compteur électrique…il ne faudrait pas exagérer !

Où est cette fichue notice des tips ?

Si beaucoup de sportifs viennent chercher ces fameux « tips », ou une mallette remplie de tournevis et autres marteaux, soyons honnête un instant. Préparateur mental, c’est déjà un métier de communication, et j’insiste. À aucun moment on nous demande de remplir une case dans un tableur avec la bonne formule, de taper sur « Entrée », et de donner le résultat. Je précise par ailleurs que j’adore Excel, mais je n’ai jamais trop réussi à communiquer avec lui.

Si les thématiques qui reviennent en préparation mentales sont un peu identiques pour nous tous, nous avons une immense liberté : outils, méthodes, mais aussi attitudes et comportements. Notre personnalité semble faire partie du « package » quand vous venez nous voir.

Le meilleur des préparateurs mentaux deviendrait assurément le plus mauvais si la communication ne passait pas, si le doute s’installait, si le feeling n’existait pas. On ne peut donc pas venir voir un préparateur mental dans l’unique but de repartir avec des méthodes et outils. Il faut également la notice qui va avec. Le hic du tips, c’est qu’elle est différente pour chacun d’entre nous.

Et la lumière fut

Coach mental, préparateur mental, nous ne sommes pas psychologues ni thérapeutes. Certains le sont, mais ils ont été formés pour. Ce que faisons ? Nous développons les habiletés mentales, la souplesse du cerveau, la force de nos pensées, la vitesse de nos émotions. Nous rassurons, nous apportons un autre regard, nous apportons des outils pour aider à mieux se concentrer, mieux respirer, mieux se relâcher, et j’en passe. Nous ne sommes pas des électriciens, mais nous avons le pouvoir de changer l’ampoule et d’allumer ou éteindre l’interrupteur. D’apporter plus de chaleur à la lumière, ou de ternir ce qui semble trop éblouissant. Nous travaillons avec des sportifs qui parfois, comme tout le monde, doutent, se blessent, se questionnent. Nous connaissons nos limites, et nous nous devons d’orienter vers le monde médical quand nos compétences sont dépassées.

Une conclusion lumineuse sur la préparation mentale

Il existe un terrain commun entre le métier de psychologue et le métier de préparateur ou coach mental. En fait, il existe des frontières communes avec tous les autres métiers qui gravitent autour du sport : entraîneur, kiné, préparateur physique etc. Notre rôle : nous développons des habiletés mentales et comportementales pour accroître les performances humaines et / ou sportives.

C’est ça la particularité de notre métier : je suis convaincu que nous ne sommes pas indispensables ! Ni inutiles, ni indispensables. D’autres ne pensent pas comme moi, je l’accepte parfaitement. Mais le fait de savoir cela m’aide à tout faire, justement, pour être efficace. L’objectif, c’est que les sportifs deviennent autonomes.

On a tous besoin de changer une ampoule de temps en temps. Et nombreux sont ceux qui peuvent changer une ampoule d’ailleurs ! Pourquoi faire appel à un préparateur mental ? Est-ce plutôt un besoin… ou une envie ? Et si c’était les deux ?

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